Coffea

Fort de café

Le café arabica et le café robusta sont les seules variétés utilisées par l'homme pour préparer sa tasse de réconfort. Pourtant, à ce jour, 110 espèces sauvages de caféiers ont déjà été décrites. Dix d'entre elles n'ont été découvertes qu'au cours des 25 dernières années par les chercheurs du Jardin botanique de Meise. Depuis plus d'un siècle, le Jardin botanique constitue l'un des centres de connaissances sur les espèces de caféiers sauvages d'Afrique centrale et collabore à la recherche génétique et chimique sur le café. Ces études font appel à des techniques avancées d'analyse de l'ADN et à la spectrométrie. Elles permettent de mettre en évidence les relations entre les différentes variétés de café et d'analyser leur composition chimique.  

Plus de 60 % des espèces de caféiers sauvages sont menacées d'extinction en raison de la destruction de leurs habitats naturels et des perturbations climatiques. La préservation et l'étude des plants de café sauvage dans les jardins botaniques peuvent être un dernier recours... Les espèces sauvages de café possèdent encore des caractéristiques que les plantes cultivées ont perdues et qui peuvent être importantes pour assurer la sécurité alimentaire des générations futures. Nos plantes cultivées sont beaucoup plus vulnérables aux maladies que les espèces sauvages.

Dans le passé, il a bien failli disparaître. La rouille du café, un champignon présent sur les feuilles de caféiers, a pratiquement sonné le glas des cultures de café. Nos aïeux n'ont rien pu faire contre ce champignon qui a détruit la plupart des plantations de Coffea arabica. En 1900, le Belge Lucien Linden présenta à l'exposition universelle de Paris une nouvelle espèce de café du Congo, décrite comme robuste et résistante à la rouille. Plus tard, cette espèce de café s'est révélée identique à une espèce décrite par Emile Laurent, botaniste du Jardin botanique, et à une troisième espèce décrite au Cameroun. Cette dernière, Coffea canephora, étant la plus ancienne décrite, le nom botanique de l'espèce lui a été attribué.  Sur le plan commercial, l'espèce est toujours connue sous le nom de café robusta. Ces trois scientifiques ont ainsi sauvé notre tasse de café quotidienne. Le café robusta joue un rôle de plus en plus important, car le Coffea arabica est plus sensible aux maladies et pousse principalement dans les régions où les conséquences des perturbations climatiques seront les plus importantes.

Vous voulez voir des caféiers ? Vous les trouverez dans plusieurs serres du Palais des Plantes, les espèces économiquement importantes se trouvent dans la serre “Biome Anthropogène”. La collection de recherche est hébergée dans l'Arche verte et n'est pas ouverte au public.