Musa n°76 - Hiver 2023
 
 
 

 

  • L'Amelvonnesbeek serpente à nouveau à travers le Jardin botanique

Le 23 octobre 2023, l'Amelvonnesbeek réaménagé a été fièrement présenté au Jardin botanique de Meise, un moment clé pour le programme Water+Land+Schap dans le Groene Noordrand. Cette remise en eau crée de l'espace pour les zones humides et ralentit le ruissellement de l'eau, réduisant ainsi les risques d'inondation. Un projet financé par les fonds du Blue Deal et qui marque la première mise en œuvre des projets Water+Land+Schap en Flandre. Le nouveau tracé sinueux du ruisseau profite aussi bien aux amoureux de la nature qu'aux gestionnaires de l'eau. Le cours de l'Amelvonnesbeek, précédemment rectiligne, est désormais deux fois plus long et peut stocker dix fois plus d'eau. Une forêt marécageuse sera bientôt ajoutée pour renforcer davantage sa dimension naturelle. Cette initiative contribue non seulement à préserver la nature, mais aussi à accroître la capacité de tampon en cas de sécheresse et d'inondation, ce qui rend la Groene Noordrand plus résistante aux phénomènes météorologiques extrêmes. 

Une vidéo du ruisseau Amelvonne est disponible sur Youtube (en NL).

 

 


  • 20ème Prix Van Rompaey

Le 14 novembre dernier a été marqué par la remise du "Prix Van Rompaey pour la botanique", distinguant, tous les deux ans, une contribution exceptionnelle effectuée en Belgique dans les domaines de la taxonomie, de l'inventaire, de la répartition, ou de la protection de la flore régionale. Pour cette 20ème édition, un jury composé de botanistes éminents du pays a honoré André Fraiture, mycologue et collaborateur scientifique au Jardin botanique de Meise, pour son ouvrage intitulé "Les Polypores de Wallonie, Tome 2 : Catalogue des espèces".

Financé par le "Service Public de Wallonie Agriculture Ressources Naturelles Environnement", cet ouvrage représente le résultat de dix années d'efforts déployés par André Fraiture au sein du Jardin botanique de Meise. Il offre une synthèse approfondie des connaissances sur l'écologie de 174 espèces de polypores présentes en Wallonie et 40 autres espèces présentes dans les régions avoisinantes et qui sont susceptibles de coloniser la Wallonie en raison des perturbations climatiques. Une première carte de répartition des polypores constitue également un outil précieux pour orienter les futures prospections et inventaires en Wallonie.

Ce travail scientifique se distingue par son caractère novateur et rigoureux. Il ne fait aucun doute que cet ouvrage intéressera tant les naturalistes que les forestiers, qu'ils soient amateurs ou professionnels, et contribuera à approfondir la compréhension des écosystèmes forestiers wallons.

 

 

  • À la recherche des bananes sauvages en Australie 

Un scientifique du Jardin botanique de Meise, Steven Janssens, en collaboration avec d'autres partenaires, a entrepris une expédition internationale en Australie à la recherche de l'ancêtre génétique de la banane comestible et d'autres variétés de bananes sauvages. Cette initiative vise à trouver des alternatives aux bananes comestibles actuellement menacées par des maladies émergentes telles que le champignon Fusarium et le virus Banana Bunchy Top (BBTV). 

L'objectif principal de l'expédition consistait à collecter des échantillons de feuilles de la banane banksii (Musa acuminata ssp. banksii), considérée comme l'un des principaux ancêtres des bananes comestibles. Ces échantillons seront utilisés pour cartographier la diversité génétique. De plus, des échantillons de graines ont été collectés et conservés à long terme dans la banque de graines du Jardin botanique de Meise. Les scientifiques prévoient à l’avenir de faire germer et cultiver ces graines pour approfondir leurs recherches.

L'utilisation de techniques modernes d'analyse de l'ADN permettra d'obtenir des données génétiques détaillées sur les différentes espèces et populations de bananes sauvages, dans l'espoir de découvrir des spécimens résistants à la sécheresse et aux maladies. Cette démarche s'inscrit dans la lutte contre les perturbations climatiques et les menaces croissantes pesant sur la sécurité alimentaire due à l'apparition de maladies et de parasites végétaux.

 

 

  • Le Jardin botanique de Meise rejoint la Biodiversity Heritage Library

Le Jardin botanique de Meise se réjouit de compter désormais parmi les contributeurs de Biodiversity Heritage Library (BHL) qui constitue une ressource inestimable pour les scientifiques du monde entier dans le domaine des sciences naturelles. BHL est un consortium qui réunit les plus grandes bibliothèques de recherche en sciences naturelles et en botanique. Il contribue à créer un réservoir de références communes sur la biodiversité en numérisant des archives et de la littérature scientifique du monde entier et en les mettant gratuitement à disposition. 

En tant que membre affilié, le Jardin botanique de Meise enrichira la collection de BHL avec des documents rares et uniques provenant de ses propres collections. La bibliothèque du Jardin botanique de Meise possède en effet quelque 250 000 volumes sur des sujets allant de la botanique à l'horticulture. Elle abrite également d'importantes collections d'archives, de manuscrits, de photographies, de dessins et de gravures d’histoire naturelle.

La collaboration entre les bibliothèques permettra de définir des stratégies communes pour développer les collections numériques et les services fournis par BHL, ainsi que de favoriser les partenariats avec les institutions européennes.

 

 

  • Fourcast

Le projet FOURCAST (FOrest cold and URban heat island effects on climate adaptation of biodiversity) a été lancé en début d'année sous l'égide de Belspo. L’objectif : étudier les impacts du changement climatique sur la biodiversité en Belgique. Le projet, coordonné par le Jardin botanique de Meise en collaboration avec plusieurs partenaires, se concentre sur les environnements urbains et forestiers.

Le Jardin botanique analyse les changements survenus chez les plantes au cours du siècle dernier en comparant des observations récentes avec des spécimens d'herbiers vieux de plus de 150 ans. L'objectif est d'identifier les espèces menacées par les changements climatiques et de prendre des mesures préventives. L'IRM compare les données climatiques historiques aux données actuelles pour des lieux et des périodes spécifiques, tandis que l'INBO analyse les changements récents dans le microclimat des forêts pour évaluer leur impact sur la faune et la flore. L'IRSNB examine les effets du changement climatique et de l'évolution des forêts sur la faune du sol dans 56 forêts. L'UGent mène des expériences en système extérieur contrôlé pour simuler des conditions naturelles, et Natuurpunt Studie collabore via la plateforme en ligne waarnemingen.be, recueillant environ 4 millions d'observations chaque année, dont les dates de floraison des plantes.

L'ensemble de ces études génère une quantité significative de données qui seront croisées et analysées pour prédire les conséquences futures. Les résultats contribueront à formuler des propositions politiques aux niveaux régional, national et européen.

 

 

  • État des plantes et des champignons dans le monde en 2023

Un nouveau rapport sur le statut des plantes et des champignons dans le monde (State of the World's Plants and Fungi 2023) auquel a collaboré le Jardin botanique de Meise a été publié le 9 octobre par le Royal Botanic Gardens de Kew (UK).

Le rapport révèle que 350 000 espèces de plantes sont connues actuellement mais on estime qu'il y en a au moins 100 000 autres qui n’ont pas encore été découvertes et décrites. Il s'agit d'une course contre la montre, car parmi ces espèces végétales "non décrites", 77 % sont déjà menacées d'extinction et même parmi les plantes à fleurs déjà connues, 45 % sont "en danger". Il y a aussi un grand hiatus dans les connaissances. Ainsi, seules 155 000 espèces de champignons ont officiellement reçu un nom mais les scientifiques estiment qu’il existerait environ 2,5 millions d'espèces dans le monde. Le rapport révèle aussi des “points obscurs de la biodiversité”, c’est-à-dire des régions ou des pays où la connaissance des espèces de plantes et de champignons est insuffisante. Enfin, les scientifiques demandent aussi un meilleur partage des connaissances scientifiques en libre accès et appellent les revues à renoncer aux frais de publication pour les auteurs des pays à revenu faible ou moyen.

Ce cinquième rapport du RBG Kew est une sonnette d'alarme sur l'état de la biodiversité végétale mondiale et appelle à une action urgente pour protéger notre précieuse flore.

     
 
 

  • Floridylle d’hiver (21/12/23 - 07/01/24)
  • Promenade saisonnière hivernale (21/12/23 - 20/03/24)
  • Aventures hivernales avec le roi Amaryllo (21/12/23 - 20/03/24)
  • Expo “les chasseurs de plantes” (23/12/23 - 31/03/24)
  • Les yeux dans les yeux (11/11/23 - 31/03/24)
  • Jeu-parcours avec GPS (jusqu’au 31/12/​24​​)


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Krzysztof Ziarnek, Kenraiz, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons

pjt56 ---, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons

  • Le papyrus

Le papyrus (Cyperus papyrus), de la famille des cypéracées, est une plante des marais africains. Cette plante herbacée se propage à l'aide d'un rhizome, à partir duquel poussent des tiges de section triangulaire pouvant atteindre 5 mètres de haut. Pour survivre dans le sol boueux pauvre en oxygène, les cellules de la plante sont très espacées, ce qui permet à l'air d'atteindre les racines. Au sommet, on trouve un éventail vert vif de feuilles fines et longues pendantes et une inflorescence en forme d'ombelle avec une centaine de fleurs ou davantage. Les graines se dispersent dans l'eau.

Cette plante a donné son nom au papier. Il y a environ 5 000 ans, sur les rives du Nil couvertes de papyrus, les Égyptiens ont transformé les tiges de la plante comme support d'écriture. Les tiges étaient coupées en lanières dans le sens de la longueur, superposées en lanières verticalement et horizontalement et pressées avec la sève de la plante en guise de liant. Les nervures des feuilles servaient de lignes d'écriture. Le matériau fragile était enroulé pour être transporté ou stocké, et seul l'intérieur était écrit. En collant plusieurs feuilles de papyrus ensemble, on obtenait un rouleau (un parchemin). Les rouleaux sont légers et flexibles, mais très fragiles ; dans un climat sec (désertique), ils se sont bien conservés grâce à leur matériau cellulosique imputrescible. La bibliothèque patrimoniale Hendrik Conscience à Anvers possède un magnifique papyrus mortuaire égyptien comme chef-d'œuvre.

En raison de la sécheresse, de la surpopulation et de la pollution, le papyrus a largement disparu du delta du Nil. Dans les zones humides d'Afrique tropicale, au Soudan, au Botswana et en Ouganda, entre autres, la plante peut occuper de vastes zones ; en Floride, le papyrus se comporte comme une plante exotique envahissante.

Dans l'Égypte ancienne, la plante était considérée comme un “cadeau du Nil” et toutes ses parties étaient utilisées : les rhizomes riches en amidon étaient consommés, l'écorce servait à fabriquer des cordes, des nattes, des paniers et des sandales. Grâce à l'air contenu dans les tiges, la plante a une grande capacité de flottaison et, aujourd'hui encore, des bateaux sont fabriqués à partir de paquets de papyrus attachés les uns aux autres.

Cette plante imposante à la longue histoire se trouve au cœur du Palais des Plantes, dans la Serre des zones humides tropicales. Elle s’y déploie, entourée du lotus sacré (Nelumbo nucifera) et d'une autre cypéracée, le souchet à feuilles alternes, ou faux papyrus (Cyperus alternifolius).

 

Notre Boutique à l'Entrée Impératrice Charlotte est le lieu idéal pour offrir et s’offrir des cadeaux : des livres ou des jouets pour enfants, des graines et du matériel de jardinage, des plantes d’intérieur ou d’extérieur, ou encore de beaux éléments décoratifs ou utilitaires pour la maison…

 

 

  • Sécateurs artistiques

Stéphane Marie, présentateur bien connu de l'émission de jardinage “Silence, ça pousse !”, est aussi un dessinateur botanique. Il nous propose une édition limitée de sécateurs Felco, une marque suisse de qualité professionnelle. La boîte, décorée de motifs végétaux de sa main, contient un sécateur ainsi que 6 dessins botaniques, un bon de réduction pour un achat futur, un certificat et une clé pour desserrer ou serrer les vis du sécateur ou remplacer des pièces. Trois modèles sont disponibles (S/M/L). Un outil indispensable pour s’adonner au plaisir de la taille au jardin !

Prix : 127 €

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  • Calendrier botanique 2024

Anita Walsmit Sachs est une dessinatrice botanique bien connue au Jardin botanique où elle a organisé différents workshops. Elle nous propose un superbe calendrier 2024 qui met en avant sa passion pour la flore exotique. Chaque mois de ce calendrier est une véritable œuvre d'art, capturant la beauté des plantes à travers des illustrations détaillées et élégantes. Un cadeau parfait pour tous les amoureux des plantes !

Prix : 15 €

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  • Encore d'autres idées cadeau

Vous êtes encore à la recherche de cadeaux à mettre sous le sapin de Noël ? La Boutique du Jardin vous propose un vaste choix de cadeaux pour les amoureux du jardin et de la nature. Vous y trouverez un large éventail de plantes, des mangeoires pour oiseaux, des vins élaborés à partir de plantes du Jardin botanique, du cidre, des confitures, des livres de coloriage et de jardinage pour tous les âges, des cartes de Noël, des produits de soins naturels de Weleda et des gadgets amusants.

Une promotion est actuellement en cours sur certaines publications du Jardin des plantes. Les derniers exemplaires sont en vente au prix de 5 euros par livre. Si vous achetez 6 livres, vous recevrez en cadeau une magnifique boîte de posters d'orchidées d'une valeur de 30 euros.

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    Editeur
Jardin botanique de Meise.

Ont participé à la rédaction de ce numéro : Koen Es, Franck Hidvégi, Min Pauwels, Barbara Puttemans, Manon van Hoye.

Musa est réalisé par le Service Educatif.

Rédacteur en chef
Koen Es

Photos
Jardin botanique de Meise.
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