Communiqué de presse 

L'Arche verte, le nouveau refuge pour les plantes en danger

Inauguration de l'Arche verte et de la banque de graines
au Jardin botanique de Meise

Meise, 22 mai 2024 - Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée internationale de la biodiversité, le Jardin botanique de Meise inaugure l'Arche verte, un immense complexe de serres, un havre de paix pour dix mille espèces de plantes du monde entier. Parallèlement à l'Arche verte, le Jardin botanique de Meise inaugure également la nouvelle banque de graines. Notre biodiversité est sous pression. Dans cette nouvelle infrastructure, le Jardin botanique assurera la sauvegarde des espèces menacées de l'extinction en les conservant et en les étudiant. Unique au monde : les visiteurs auront la possibilité de jeter un œil dans les coulisses de ces précieuses collections scientifiques de plantes et de graines.


Sans plantes, pas de vie possible

Notre biodiversité est en déclin et ce déclin est plus rapide que jamais dans l'histoire de l'humanité. La biodiversité est essentielle à notre qualité de vie. Son rôle important n'est pas toujours immédiatement visible, mais de toute évidence notre société entière repose sur les services écosystémiques, c'est-à-dire l'ensemble des biens et des services que nous fournit la planète. Les plantes jouent un rôle crucial à cet égard : de la nourriture que nous mangeons au bois avec lequel nous construisons, en passant par les médicaments qui nous permettent de vivre en meilleure santé. En bref, sans les plantes, la vie est impossible.

La construction de l'Arche verte à Meise, un immense complexe de serres de 7 600 m² au cœur du Jardin botanique, est essentielle dans cette lutte contre l'extinction des plantes. Elle abrite plus de dix mille espèces de plantes provenant des quatre coins du monde, dont le Jardin botanique de Meise conserve au moins trois exemplaires par espèce pour les générations futures. Grâce à des échanges avec d'autres jardins botaniques, leur avenir est préservé.

Le Ministre flamand de l’Économie, de l’Innovation, de l’Emploi, de l’Economie sociale, et de l’Agriculture s'exprime ainsi : "Dans un passé récent, plus de 500 espèces végétales ont déjà disparu. Pour elles, il est déjà trop tard. Pour d'autres espèces végétales menacées d'extinction, un espoir subsiste. Dans le monde, une quarantaine de plantes ont été officiellement déclarées "éteintes à l'état sauvage". Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Mais il n'y a aucune excuse technologique pour que des espèces végétales continuent à disparaître. Les jardins botaniques sont souvent leur dernier refuge. L'Arche verte est un pas très important dans la bonne direction, car les jardins botaniques sont souvent leur dernier refuge, après la destruction de leur habitat naturel.  

Le complexe de serres de haute technologie que constitue l’Arche verte offre à nos chercheurs et à nos gestionnaires de collections la possibilité de répondre à des questions importantes. Quel est l'avenir des plantes menacées ? Peuvent-elles survivre hors de leur milieu naturel ? Et pourront-elles un jour retourner à l'état sauvage ? Grâce à leurs connaissances et à leur expérience pratique, les chercheurs apportent une contribution inestimable à la conservation de la biodiversité végétale".

La banque de l'espoir

Parallèlement à l'Arche verte, le Jardin botanique inaugure également une toute nouvelle banque de graines. Des millions de graines soigneusement collectées y sont conservées dans un espace restreint et stockées dans des conditions optimales. Grâce à ces graines, les plantes peuvent être reproduites et utilisées dans le cadre de programmes de recherche et de conservation, notamment pour la réintroduction d'espèces ou le renforcement des populations menacées dans leurs habitats naturels.

Sécurité alimentaire pour l'avenir

Ensemble, l'Arche verte et la banque de graines constituent une ressource génétique inestimable pour la sélection de plantes cultivées résistantes aux maladies et au changement climatique. Le Jardin botanique accorde une attention particulière aux espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées.

Les plantations de café et de bananes, par exemple, souffrent de maladies causées par les bouleversements climatiques, ce qui a des conséquences économiques majeures. En préservant leurs parents sauvages, à la fois dans l'Arche verte et dans la banque de graines, les chercheurs tentent de trouver des solutions pour l'amélioration durable de ces cultures vivrières.

À cette fin, il existe des partenariats étroits avec, entre autres, l'Alliance of Bioversity International et le Center for Tropical Agriculture (CIAT), tous deux membres du CGIAR, une alliance mondiale qui réunit des organisations s'intéressant à la sécurité alimentaire.

Une nouvelle attraction pour le public

L'Arche verte n'est pas seulement un abri pour les plantes menacées et une mine d'informations pour nos chercheurs, elle sert aussi à sensibiliser les visiteurs et constitue un outil important dans nos offres éducatives.

Au sein de l’Arche verte, le pavillon des visiteurs offre une vue directe sur les plantes dans les serres. Le public peut ainsi découvrir d'un seul coup d'œil comment le Jardin botanique offre un havre de paix aux plantes sans avoir besoin de pénétrer dans les collections fragiles.

Dans ce pavillon, les visiteurs en apprendront davantage sur les projets de conservation du Jardin botanique, sur les menaces qui pèsent sur les espèces végétales dans le monde et sur les moyens de participer à la conservation de la biodiversité menacée.

Enfin, l'Arche verte joue également un rôle dans la préservation de groupes de plantes importants du point de vue patrimonial. Par exemple, notre Jardin botanique s'engage à préserver la diversité génétique des anciennes espèces et variétés horticoles belges de Begonia, Fuchsia et Codiaeum, ainsi que les cultivars d'azalées exposés à l'Arche Verte.

En outre, l'architecture particulière du pavillon en fait également un espace attrayant ouvert aux entreprises extérieures pour les activités MICE (Meetings, Incentives, Conferences & Events).

La banque de graines a été ornée d'une véritable œuvre de street art. Un mur d'un mètre de haut attire l'attention sur les espèces de plantes indigènes menacées qui constituent l'une des plus importantes collections de graines conservées dans la banque de semences.

"Ces dernières années, nous n'avons pas ménagé nos efforts, en collaboration avec Toerisme Vlaanderen, pour faire du Jardin botanique de Meise une véritable attraction pour les visiteurs nationaux et étrangers", déclare le ministre flamand du Tourisme. "L'ouverture de l'Arche verte et de la banque de graines est le point d'orgue de ce projet. Le fait que les visiteurs puissent jeter un coup d'œil dans les coulisses crée une expérience vraiment unique : vous ne pouvez vivre cela dans aucun autre jardin botanique au monde. Une visite au Jardin botanique de Meise 2.0 est plus que jamais une expérience totale au cours de laquelle vous découvrirez tous les recoins du monde végétal tout en vous promenant avec émerveillement dans un domaine qui respire l'histoire. La conservation de la nature et de la biodiversité, d'une part, et une expérience inoubliable pour les visiteurs, d'autre part, vont de pair. Hautement recommandé pour les jeunes et les moins jeunes."


Serres ultramodernes et économes en énergie

L'expertise de l'équipe de jardiniers qui s'occupe des plantes jour après jour est cruciale pour préserver les espèces pour lesquelles il n'existe pas de mode d'emploi. Outre leur savoir-faire, l'infrastructure de pointe est extrêmement importante. Vingt-deux serres high-tech de quatre, six ou dix mètres de haut composent l'Arche verte. La technologie de pointe garantit des conditions climatiques optimales pour chaque plante, grâce à des conditions d'humidité, de lumière et de température spécifiques à chaque partie du complexe de serres. Elles offrent quatre régimes de température différents et abritent des collections de plantes provenant de zones climatiques humides aussi bien que sèches.

Marc Reynders, responsable scientifique des collections sous verre : "Ces nouvelles serres, que nous considérons comme le véritable cœur battant de nos collections de plantes sensibles au gel, disposent de tout l'espace et de toutes les techniques nécessaires à la gestion optimale d'une collection de plantes vivantes : un local technique équipé des dernières technologies en matière de contrôle de l'eau et du climat, un espace de stockage pour le matériel, un large couloir qui sert également d'espace de travail pour les jardiniers et deux serres de quarantaine. Les zones les plus chaudes sont placées le plus près possible du centre du complexe de serres, tandis que les serres environnantes, plus fraîches, sont équipées de panneaux isolants en polycarbonate ou de vitres à double vitrage. Avec l'ombrage et les écrans thermiques, on obtient un complexe efficace sur le plan énergétique, avec une consommation réduite de plus de 50 % par rapport aux serres précédentes. La réalisation de l'Arche verte est donc une étape importante pour que le Jardin botanique devienne neutre sur le plan climatique d'ici 2045. De plus, toute l'eau de pluie est collectée ce qui permet de faire face à plusieurs semaines de sécheresse. L'utilisation d'ombrages et d'écrans thermiques fait de l'Arche verte une infrastructure économe en énergie, comme le prévoit le plan directeur énergétique du Jardin botanique."


 

L'Arche verte et la banque de graines en chiffres

Coût de la construction : 18,6 millions d'euros

Arche verte :

  • Environ 7 600 m² (pavillon des visiteurs inclus)
  • 10 000 espèces de plantes différentes ; 3 de chaque espèce
  • 22 serres ; toits : 8740 m² de verre, murs latéraux : 2631 m².
  • Le pavillon des visiteurs mesure 12 mètres de haut et se divise en deux niveaux.  

Banque de graines :

  • 2,5 millions de graines de 700 espèces de plantes sauvages indigènes
  • 4,5 millions de graines provenant de 230 variétés de haricots et de leurs parents sauvages
  • 113 échantillons de bananiers sauvages
  • 911 échantillons de plantes cupricoles (qui affectionnent le cuivre) du Katanga
 

Maître d'ouvrage : Agence Jardin botanique de Meise avec le soutien de

Agentschap Facilitair Bedrijf en Toerisme Vlaanderen

 

Équipe de conception : NU architectuuratelier & Archipelago

Mise en œuvre : Entreprise de construction Van Poppel, Deforche Construct, Bosman Van Zaal, Hertsens infra, Viva Pintura streetart, Flexitec liften

 

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