[Science news] - 01/10 - Journée mondiale du café : le Jardin botanique de Meise s'engage dans la préservation de la diversité du café pour le futur

ven. 1 oct.

 
 
Le changement climatique affecte également la culture du café. Le café arabica est particulièrement touché, car il pousse dans des zones montagneuses où l'impact du changement climatique est plus important que dans les plaines. En outre, la pression exercée par les maladies est de plus en plus forte. Par conséquent, les variétés de café cultivées et les méthodes de culture doivent devenir plus résistantes au climat et aux maladies.

Cependant, la base génétique du café cultivé est limitée, ce qui le rend moins résistant et plus vulnérable aux maladies. Pour élargir la base génétique, il faut se rendre dans les forêts de la zone d'origine du café : le sud de l'Éthiopie (café arabica, Coffea arabica), l'Afrique occidentale et centrale (café robusta, Coffea canephora) et l'Afrique tropicale (proches parents des deux espèces).

Malheureusement, l'exploitation forestière, l'agriculture et le changement climatique menacent ces forêts. Les chercheurs prévoient que 80 % de la superficie originelle du café arabica sauvage aura disparu d'ici 2050. Plus de 60% des autres espèces sauvages de café sont menacées d'extinction. C'est pourquoi, outre la protection de l'environnement naturel, il est important de préserver cette diversité dans les collections de terrain et les jardins botaniques.
Le café robusta, plus résistant à la chaleur et aux maladies, pousse naturellement dans les forêts pluviales de plaine chaudes et humides d'Afrique et bénéficie donc d'un avantage. C'est l'une des raisons pour lesquelles on produira à l'avenir plus de café robusta que de café arabica.

 

Bien que cela n'ait pas encore été étudié en détail, on suppose que le bassin du Congo est la zone d'origine de nombreuses variétés de robusta cultivées et que le café robusta congolais a apporté une contribution importante à la sélection du café robusta.
Les chercheurs du Jardin botanique de Meise, de l'Université de Kisangani et de l'Institut National des Etudes et Recherches Agronomiques (INERA) ont donc uni leurs forces et sont partis à la recherche du café robusta dans le bassin du Congo oriental afin de cartographier la diversité génétique et de prélever des boutures pour préserver cette diversité dans la collection de café de Yangambi (République démocratique du Congo).

Ce matériel a été collecté sur des caféiers dans des populations sauvages, dans l'ancienne collection de caféiers de l'INERA à Yangambi et dans les arrière-cours des populations locales des provinces de la Tshopo et de l'Ituri. Cette recherche montre qu'il existe encore une grande diversité génétique au sein des populations sauvages et des variétés cultivées. Ils ont également constaté qu'il existe de grandes différences entre les populations sauvages locales et les variétés cultivées. Les chercheurs recommandent donc que la collection de café de Yangambi soit complétée par une diversité d'origine cultivée et sauvage provenant de l'ensemble du bassin du Congo. En effet, les caféiers sauvages locaux et les variétés oubliées contiennent une grande diversité génétique qui peut permettre aux sélectionneurs de rendre le café robusta cultivé plus savoureux et plus résistant au climat et aux maladies.


Lire l'article scientifique publié à ce sujet : https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2021.08.09.455630v1