[Science news] -La recherche de café à Yangambi, en République démocratique du Congo
Le café joue un rôle essentiel dans la vie quotidienne de la plupart des gens. Au niveau mondial, nous consommons environ 10 millions de tonnes de grains de café par an. Le café Robusta (Coffea canephora) constitue plus d’un tiers de cet énorme marché.
Le caféier Robusta pousse dans les forêts tropicales d’Afrique centrale. Ces populations sauvages contiennent des gènes utiles pour améliorer la culture du café. Il est donc vital de les conserver pour sauvegarder notre chère boisson.
De janvier à mars 2020, des chercheurs du Jardin botanique de Meise ont travaillé avec des botanistes locaux dans la région de Yangambi, dans le bassin du Congo, pour localiser des plants de C. canephora. Nous avons étudié une vingtaine de parcelles forestières, souvent en marchant pendant des heures sur des terrains difficiles et parfois en se faisant chahuter par des tempêtes africaines. Malgré ces conditions éprouvantes, nous avons trouvé plus de 200 individus de C. canephora. Nous avons prélevé des tissus foliaires en vue d’analyses génétiques, des échantillons d’herbier pour les collections de Yangambi et de Meise, et des boutures pour la collection vivante de l’institution congolaise INERA (Institut national d’études et de recherches agronomiques). Nous avons également trouvé au moins quatre autres espèces de caféiers poussant dans la région.
La comparaison d’individus de C. canephora provenant de différentes parcelles nous permettra d’étudier comment les perturbations de la forêt par l’homme affectent la diversité et la connectivité des populations de caféiers sauvages. Comprendre comment préserver au mieux la diversité naturelle permettra d’assurer une production de café dans un monde en pleine mutation.
Pour cette recherche, le Jardin botanique de Meise collabore avec l’Institut flamand de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation (ILVO), le Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC), l’université de Louvain (KU Leuven, Belgique), l’université de Kisangani, le CRSN (Centre de recherche en sciences naturelles) de Lwiro et l’INERA. Le projet est financé par la Fondation flamande pour la recherche (FWO), la Politique scientifique belge (BELSPO) et le Fonds européen de développement (FED XI EU).